Changement de vie

Une jeune femme marche dans un décor pittoresque, mais celui-ci s’avère invisible à ses yeux, elle est incapable de capter toute beauté, dû à l’attention portée au soutien d’un bagage accablant. Son pas est lent, ses pieds résistent à un poids qui l’empêche d’avancer. Les plaintes corporelles récurrentes qui crient dans son esprit tendent à effacer ce sourire forcé dessiné sur son visage de combattante. C’est une lutte quotidienne contre une lourdeur particulière. Le contenu du sac qu’elle porte sur son dos pèse une tonne de valeurs repoussées, ce qui fait naître une négativité et donc une impossibilité de prospérer sur sa route. Elle possède une valise désadaptée au style de voyage de vie dans lequel elle souhaite existée. Ce sentiment de porter quelque chose qui ne lui est pas destiné augmente instinctivement son appesantissement. Elle réalise la nécessité d’alléger son bagage. Elle décide d’apporter des changements dans celui-ci. Elle ne change pas de vie, elle donne l’opportunité à celle-ci de s’orienter vers un présent qu’elle souhaite aimer, vers un sens d’existence qu’elle veut se destiner, et cela, accompagné de valeurs aspirées.

Voilà la description d’un contexte justifiant la raison au choix des gens d’apporter un changement radical dans la lignée de leur existence : leur sac de vie mal rempli.

Je possède un sac de vie. Comme toi. Ce sac, je le porte depuis mon enfantement et même avant, emmitouflée dans le placenta de maman. Comme toi (sauf que ce n’était pas le même placenta. Puis ni la même maman). C’est un bagage imperceptible qui se forme au fil du temps selon les expériences que j’expérimente, les gens que je rencontre et les émotions que je ressens. Comme toi. Dernièrement, moi, peut-être comme toi, ou pas, j’étais cette femme qui subissait une pesanteur énorme face au style que prenait sa vie. J’ai développé une volonté immense de métamorphoser les sphères de celle-ci. Et pourquoi cette volonté a subsisté?

Retour dans la mise en contexte.

La jeune femme réalise que le bagage qu’elle retient sur son dos depuis toujours est inconcevablement empaqueté. Il y a une multitude de valeurs blessées et attaquées par d’autres valeurs, qui ont constamment été rejetées à séjourner dans ce baluchon, dû à leur caractère nocif et envahissant, mais qui ont tout de même pris possession de l’espace. De plus, les valeurs qu’elle souhaite prôner sont lointaines ou affaiblies. Selon elle, les changements de vie sont effectués quand une personne est à la recherche d’une valeur manquante à introduire dans son sac. C’était son cas. C’est mon cas. Peut-être ce l’est, ce l’était ou ce le sera aussi pour toi.

Personnellement, c’est la réalisation de l’absence de ma vitalité, le poids lourd porté et la constatation de valeurs inexistantes que je convoite pour mon bagage, qui a motivé cette détermination de changer. Et pourquoi donc les valeurs aimées sont-elles usées et celles méprisées en autorité? Qu’a-t-il bien pu se passer pour que la lourdeur prenne la place de la légèreté?

Malheureusement, c’est une majeure partie des expériences avec l’entourage des derniers temps, teintées par ces dites valeurs déplorables qui ont généré des émotions intensément destructrices de l’âme et du sens de la vie de la jeune femme. Et de moi. Et peut-être de toi.

C’est donc ces événements marquants non convoités la raison du déséquilibre des valeurs.  Puis, ce manque d’équilibre est la raison du vouloir tout balancer et recommencer. C’est donc justifier. Du moins, pour la personne qui le vit. Chaque personne a sa ou ses valeurs recherchées qui pousse au changement. Toutefois, ce n’est pas l’ensemble des individus entourant cette personne qui saisit cette souffrance et cette volonté de changer. Il est difficile pour cette jeune femme, pour moi, peut-être aussi pour toi, de donner des explications puisque vient assurément des questionnements et des incompréhensions de la part de nos êtres chers. Mais, est-ce nécessaire que nos aspirations et nos rêves soient compris des autres? Le principe de respecter les désirs de changements et de nouveautés devraient prédominer et suffire. La jeune femme est unique. Comme moi. Comme toi. Elle s’avère le meilleur maître de ses décisions et donc de son évolution, car elle est la seule à détenir le pouvoir de son unicité. Et respecter ses choix, c’est respecter son « elle ». Personnellement, j’ai pris la décision de respecter mon « moi » peu importe les réactions potentiellement négatives ou positives du milieu familial, amical et sociétaire. J’espère que toi aussi ou que tu le feras.

À la suite de ce choix, mes valeurs fondamentales devaient être trouvées. Celles qui allaient motiver les décisions rêvées. Ce fût une recherche non complexe. Une fois de plus, j’ai eu des réponses dans la musique. Les paroles de First Aid Kit me les chantaient.

“I hear a voice calling
Calling out for me”
These shackles I’ve made in an attempt to be free
Be it for reason, be it for love”

J’entendais cette voix depuis des lustres, probablement depuis toujours, mais elles résonnaient davantage dans les derniers temps. Silver lining. Coup de foudre musical dès la première écoute. Cette chanson qui me criait ce que j’aspirais, les valeurs qui cherchaient à voir le jour, à voyager et même peut-être à me porter : la liberté, l’aventure, la simplicité et l’amour.

“I won’t take the easy road”

Mais je vais la prendre.

 

 

 

 

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